L’écosystème IT bouge vite. 

Chaque semaine, de nouvelles annonces technologiques redessinent les priorités des DSI. Les tendances du 3 décembre 2025 confirment une mutation profonde : l’IA devient opérationnelle, les ERP se verticalisent, la sécurité reste sous tension, et la souveraineté numérique influence les choix d’infrastructure. Décryptage pour orienter vos décisions.

ERP et applications métiers : une consolidation stratégique

L’intégrateur néerlandais 4PS accélère son expansion en France avec une offre ERP dédiée aux métiers de la construction et du génie civil. Cette initiative illustre une tendance forte : les ERP sectoriels gagnent du terrain face aux plateformes généralistes. Pour les DSI, cela signifie un arbitrage entre personnalisation et maîtrise du TCO. Des intégrateurs capables de livrer rapidement une verticalisation métier deviennent clés pour maintenir la performance sans alourdir la dette technique. La décision de 4PS témoigne aussi d’une pression accrue sur les éditeurs français pour innover, notamment autour de modules embarquant de l’IA ou de la RPA. Les directions financières et métiers devront intégrer cette évolution dans leurs roadmaps 2026, surtout si elles visent des gains rapides en agilité opérationnelle.

L’IA d’entreprise entre expérimentation et industrialisation

Les annonces d’OpenAI et d’AWS structurent l’actualité IA. AWS dévoile ses « AI Factories », des modules matériels et logiciels installés sur site pour les clients contraints par la souveraineté ou la conformité des données. De son côté, OpenAI renforce son ancrage B2B en s’associant à Accenture et en entrant au capital de Thrive Holdings afin de diffuser des capacités agentiques directement dans les processus comptables et IT. Dans le même temps, plusieurs signaux confirment que l’adoption reste prudente : selon Le Monde Informatique, la majorité des entreprises en France sont encore en phase pilote. Les DSI, à l’image de BNP Paribas, visent 8 à 15 % de gains de productivité, mais cherchent surtout à fiabiliser les cas d’usage. Les enjeux ne sont plus techniques, mais organisationnels : gouvernance des données, conformité RGPD, montée en compétences des métiers, et calcul clair du retour sur investissement.

Sécurité et continuité : des signaux d’alerte renforcés

L’actualité rappelle brutalement la nécessité d’une cybersécurité proactive. Le géant e-commerce japonais Askul peine encore à reprendre totalement ses activités 45 jours après une attaque par ransomware. Cette paralysie démontre combien la continuité opérationnelle dépend d’un traitement rigoureux des SLA, d’une supervision TMA maîtrisée et d’une chaîne de stockage des données résiliente. En Inde, des cas de brouillage GPS dans huit aéroports soulignent les enjeux de sécurité physique et réseau à l’heure des infrastructures critiques connectées. Pour les équipes IT, le message est clair : investir dans la détection en temps réel et la gestion des incidents n’est pas une option. Priorité aux PRA testés, à la segmentation réseau et à la collaboration renforcée avec les CERT nationaux.

Données et souveraineté : le retour de l’on-premise intelligent

La tendance vers le « cloud souverain » se confirme, mais prend une forme hybride. AWS et Nvidia lancent conjointement des solutions d’« AI Factories » hébergées dans les datacenters clients. L’objectif : offrir la puissance du cloud tout en gardant la maîtrise locale des données sensibles. Ce retour de l’on-premise piloté permet de réduire les risques liés aux transferts intercontinentaux et de répondre aux exigences ANSSI ou ISO 27001. Cependant, il nécessite une refonte des architectures réseaux et un partenariat étroit entre DSI et fournisseurs. Les gains potentiels en conformité et en FinOps sont réels, mais exigent une stratégie claire d’évolution des workloads et une gouvernance de la donnée documentée. Cette approche illustre un compromis pragmatique entre innovation rapide et souveraineté maîtrisée.

Ressources humaines et transformation : l’humain revient au centre

La Macif et l’Inria créent une chaire sur l’« IA éthique ». Ce type d’initiative souligne la nécessité d’encadrer technologiquement et humainement la transformation. L’automatisation massive, si elle améliore les coûts et la performance, soulève des enjeux RH cruciaux : gestion du changement, définition de nouveaux rôles autour de la supervision d’agents IA, et revalorisation des compétences en data et cybersécurité. Les DSI devront intégrer ces dimensions humaines dans leurs schémas directeurs IT. Sans accompagnement transversal, les bénéfices promis par l’intelligence artificielle risquent d’être freinés par la résistance culturelle. Chez goolive, notre conviction est claire : la réussite de l’IA passe par des équipes formées, connectées à la donnée et soutenues par un modèle de delivery hybride, garant de flexibilité et de fiabilité.

Les annonces de décembre 2025 confirment que l’IT entre dans une nouvelle ère. L’équilibre entre innovation et contrôle devient la pierre angulaire du pilotage DSI. Les ERP se spécialisent, l’IA s’ancre dans les processus, la sécurité impose une résilience de bout en bout, et la donnée exige une gouvernance souveraine. Les organisations capables de synchroniser ces chantiers tout en maîtrisant leurs coûts prendront une longueur d’avance durable.

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