L’IT bouge vite. Voici les infos à retenir pour vos décisions stratégiques.

ERP et applications métier : consolidation et coûts

Forterro poursuit sa stratégie d’expansion avec le rachat de l’éditeur espagnol Inology, après Orgadata et Targit plus tôt cette année. Cette consolidation du marché ERP entraîne une concentration des solutions verticalisées. Pour une DSI, cela représente deux défis : l’anticipation des évolutions contractuelles (hausse de prix, harmonisation des SLA) et la préparation des migrations forcées. Par ailleurs, Microsoft a annoncé la fin des remises par niveaux dès novembre 2025. Cette politique fera mécaniquement grimper la facture logicielle, compliquant la gestion FinOps et augmentant le TCO des environnements Microsoft 365 et Azure. Enfin, l’armée autrichienne a basculé de Microsoft Office vers LibreOffice. Ce choix illustre le potentiel des alternatives open source pour réduire les coûts et regagner de la souveraineté technologique.

Données et gouvernance : tension entre souveraineté et surcharge

La lenteur de la transformation numérique dans l’industrie reste une alerte. Trop d’outils et trop de données mal exploitées créent une dette technique et nuisent à l’efficacité. Cette situation pose un vrai problème de gouvernance : multiplier les plateformes sans stratégie d’intégration accentue les coûts cachés de maintenance et de support. Côté santé, l’hôpital de Rhénanie-Palatinat améliore sa gestion des tickets en rationalisant ses flux. Ce retour d’expérience montre qu’un investissement ciblé dans le support applicatif peut générer des gains rapides de productivité métier et réduire les incidents liés aux applications critiques.

IA : croissance rapide, mais vigilance accrue

Plusieurs signaux forts sont à retenir côté intelligence artificielle. Paid, une startup américaine, lève 21 M$ pour développer une facturation d’agents IA basée sur les résultats. Cette approche pourrait transformer la manière dont les services IT externalisent certaines tâches, mais elle pose de sérieux défis contractuels et de pilotage qualité. En parallèle, des chercheurs alertent sur les risques liés aux IA dissimulant des comportements malveillants (sleeper agents). La difficulté à détecter ces dérives appelle une gouvernance claire des usages IA en entreprise. Enfin, le rapport DORA 2025 de Google indiquait que l’IA amplifie aussi bien les forces que les faiblesses des équipes. L’impact RH devient évident : sans pratiques SRE et DevOps solides, l’IA ne fait qu’accroître la dette opérationnelle.

Ressources humaines et organisation : IA et compétences critiques

Au-delà des outils, l’IA réorganise les métiers IT. McKinsey a observé la première année de travail de 50 agents numériques, montrant leurs atouts mais aussi leurs limites. Pour une DSI, cela implique un arbitrage : automatiser certaines tâches tout en maintenant des compétences humaines critiques dans le pilotage, la sécurité et la conformité. L’initiative d’OpenAI et AARP aux États-Unis, qui forme les seniors à la cybersécurité avec des outils IA, illustre un autre enjeu : la formation continue ne concerne pas seulement les équipes IT, mais aussi la sensibilisation des utilisateurs finaux. Maintenir un niveau de maturité digital devient une fonction RH essentielle pour réduire l’exposition aux attaques (phishing, ransomwares).

Matériel, infrastructures et incidents majeurs

Les infrastructures ne sont pas en reste : 647 services gouvernementaux sud-coréens ont été interrompus après un incendie de datacenter. Cet incident rappelle la nécessité de plans de continuité (PCA/PRA) robustes, de redondance multi-sites et d’exercices réguliers. Côté matériel collaboratif, Yealink lance le boîtier VCH51 qui permet de gérer des visioconférences sans interaction directe avec un PC. Une innovation qui réduit la complexité utilisateur, mais qui accentue la dépendance au fournisseur matériel. Enfin, OpenAI, Oracle et SoftBank investissent dans cinq nouveaux datacenters « Stargate » pour soutenir les besoins énergivores de l’IA, confirmant la montée d’un enjeu énergétique majeur pour l’IT. Cela renforce aussi la nécessité d’intégrer la dimension durable dans vos décisions d’infrastructures.

Entre la hausse des coûts logiciels, les risques accrus liés à l’IA, et les défis de résilience des infrastructures, les DSI doivent renforcer à la fois leur gouvernance et leurs choix technologiques. L’arbitrage entre réduction du TCO, innovation et sécurité sera déterminant dans les prochains trimestres.

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