L’IT n’attend pas. En quelques jours, de nouveaux signaux forts changent les équilibres : hausse des tarifs ERP, IA générative industrialisée, fuites de données et nouveaux risques d’obsolescence. Voici ce que vous devez retenir pour ajuster votre stratégie numérique avec agilité.

ERP et applications métier : SAP durcit le ton sur le cloud privé

Les clients de SAP en environnement cloud privé commencent à subir une hausse moyenne de 10 % lors du renouvellement de leur contrat, selon Gartner. Le message est clair : sans clause de plafonnement intégrée dès l’origine, les budgets risquent de déraper. Cette évolution traduit la volonté de l’éditeur de pousser plus de clients vers S/4HANA Cloud public. Pour les DSI, l’enjeu est double : anticiper ces coûts sur le TCO global et repenser la gouvernance FinOps. Un audit du portefeuille ERP avant la prochaine échéance contractuelle devient stratégique. Cela permet d’éviter un effet inflation masqué et de réaligner la roadmap ERP sur les priorités métiers réelles.

Données et continuité : la Cnav trace une voie contre la dette technique

La Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) a lancé un vaste plan de modernisation de son système d’information pour réduire sa dette technique. Cet effort touche directement au cœur de la gouvernance des données et des applications historiques. L’objectif : améliorer la performance, garantir la conformité et fiabiliser les processus de décision. Ce type d’initiative illustre un mouvement général du secteur public comme privé : sécuriser la donnée, renforcer la pérennité applicative et contenir les coûts d’exploitation. Pour vos équipes, c’est un rappel fort : le pilotage de la dette technique n’est pas qu’une question de maintenance, c’est une dimension stratégique du risque et du budget long terme.

IA et automatisation : Salesforce et OpenAI accélèrent la convergence

Salesforce vient d’annoncer Agentforce 360, une offre d’assistants conversationnels nativement intégrés à son CRM. En parallèle, OpenAI scelle un partenariat industriel majeur avec Broadcom pour produire dix gigawatts d’accélérateurs IA. Ces annonces signalent une accélération vers une IA d’entreprise intégrée et maîtrisée. Sur le plan opérationnel, les enjeux sont clairs : performance, scalabilité et économies d’échelle. Pour les DSI comme pour les éditeurs, la priorité reste de cadrer l’usage – conformité RGPD, coût énergétique, sobriété technologique – tout en préparant les architectures à accueillir ces nouveaux modèles. L’arrivée d’outils comme Copilot ou Agentforce nécessite une réorganisation des workflows et des compétences internes.

Ressources humaines : la transformation par l’IA collaborative

Les fonctions RH entrent à leur tour dans une phase d’automatisation raisonnée. Des plateformes comme HiBob exploitent ChatGPT Enterprise pour optimiser les processus de gestion et les interactions collaborateurs-managers. Résultat : des gains de productivité importants et une expérience employé améliorée. Mais au-delà de l’effet d’annonce, l’équilibre humain reste essentiel. Une bonne pratique consiste à intégrer les usages IA dans les politiques de conduite du changement. Formation, transparence et supervision humaine doivent encadrer toute adoption IA dans les processus RH afin de préserver la cohésion sociale et la conformité des données personnelles.

Infrastructures, hardware et sécurité : vigilance sur la chaîne réseau

L’actualité récente le confirme : la sécurité des infrastructures reste un point sensible. SonicWall a reconnu un vol de fichiers de sauvegarde dans son cloud de back-up, exposant potentiellement les données clients. Parallèlement, l’intégrateur français Nomios a renforcé son offre réseau et IAM en rachetant Intragen, illustrant la consolidation en cours du secteur cybersécurité. Enfin, Nvidia lance ses stations de travail GB10 atteignant un petaFLOPS de calcul : un signal fort pour les équipes IA et DevOps avides de puissance locale. Ces mouvements soulignent une constante : sans architecture bien maîtrisée, chaque brique matérielle ou réseau peut devenir un vecteur de risque ou un levier de performance. Il est temps pour les DSI d’aligner leurs politiques de sécurité sur les besoins d’échelle et de disponibilité.

Ces évolutions confirment une direction nette : l’IT devient à la fois plus intégrée, plus coûteuse à piloter et plus critique à sécuriser. Entre ERP revalorisés, IA massivement industrialisée et infrastructures sous tension, la gestion du risque numérique prend une place centrale dans chaque décision. La clé sera la capacité à anticiper plutôt qu’à subir.

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